Giulia FOÏS est journaliste. « Je suis une sur deux » est son premier récit. Elle témoigne dans cet ouvrage du viol dont elle a été victime, de l’enquête et des trois ans de procédure qui ont suivi. Pour elle, « La parole est la seule arme valable contre toute forme de violence sexuelle. »
Extrait page 123 : (…) « La seule issue, c’est la parole. Écoutée, entendue, la victime peut retourner dans l’événement sans être sidérée. Elle remet du sens dans le chaos : c’est lui le coupable, c’est elle la victime. La parole, peu à peu, démine cette mémoire traumatique. Élaboré, l’événement rejoint la mémoire autobiographique : c’est un récit, qu’on raconte au passé. Alors on s’en sort… »
Extrait page 129 / 130 : « J’assiste les victimes, je ne les défends pas. Elles ne sont accusées de rien, elles. Elles n’ont rien fait de mal. » Ouch . Touchée. Émue. Bluffée. Il est pointilleux, Maître Katz. Il sait le poids des mots. Il sait qu’en cour d’assises le combat commence sur le terrain du vocabulaire. (…)
(…) « Céder, ça n’est pas consentir. » Un « oui » n’est un vrai « oui » que si on a la possibilité de dire « non ». (…) « Le consentement ne vaut que s’il est libre et éclairé : maître Katz le répète, et il insiste encore. En cour d’assises, en interview. Ça finira bien par rentrer. Avec moi, c’est rentré. Oui, j’ai cédé. Non, je n’ai pas consenti. J’ai cédé parce que je n’ai pas voulu mourir. »
» JE SUIS UNE SUR DEUX « , Récit de Giulia Foïs / ED. Flammarion, 2020.
(Vous pouvez lire un article concernant ce livre « Je suis une sur deux » sur le site le monde.fr / C. Rousseau / du 5 mars 2020).