« Dans ce documentaire « UN SILENCE SI BRUYANT » qu’elle co-réalise avec Anastasia Mikova, Emmanuelle Béart victime d’inceste dans sa jeunesse, confronte sa réalité à celle d’autres victimes : les ravages physiques et psychiques au fil du temps, la difficulté à formuler son histoire face à l’entourage et face à la justice. »
(…) « Emmanuelle Béart peut enfin mettre des mots : « Dans un premier temps, c’est le silence de l’enfant, même si ce n’est pas parce que je me suis tue que je n’ai pas compris. C’est seulement que je n’ai pas trouvé les mots et surtout, je n’ai pas trouvé la personne à qui le dire pendant des années. Ensuite, c’est le silence de l’adulte et ce silence, est totalement malsain, il détruit. Il faut trouver des espaces de prises de parole, en ce qui me concerne, il a fallu que je trouve la façon de le dire. Aujourd’hui, j’arrive à en parler publiquement, je me suis posé la question de comment ouvrir un espace de pensée sur le traumatisme collectif qu’est l’inceste.» (E. BEART / FRANCE INTER)
(…) « Un enfant victime d’inceste se tait, car cela fait aussi partie de la stratégie de la personne qui agresse, celle de l’isolement : « On n’est pas agressé par hasard, le terrain est favorable, il y a une forme de solitude autour de la personne agressée. Il y a une fragilité de l’entourage qui permet à l’agresseur de pouvoir agir comme ça pendant des années, c’est évident. En ce qui me concerne, mon agresseur n’a même pas eu besoin de me dire de me taire, je me suis tue de moi-même. Et puis, on se sent lâche de ne pas l’avoir dit, de ne pas avoir été courageuse, et c’est un sentiment qui vous suit toute votre vie. Et puis le viol, c’est aussi le déplacement. On vous attribue une place qui n’est pas celle d’un enfant. » (E. BEART / FRANCE INTER)
Pour en savoir plus, quelques articles à lire :
(LIBERATION ARTICLE RESERVE AUX ABONNES)
DOCUMENTAIRE « Un silence si bruyant » de Emmanuelle BEART et Anastasia Mikova.