Jérôme Clément-Wilz : « Les victimes [de pédocriminels] ont toujours parlé : c’est juste que personne ne les a écoutées » / FRANCE INTER

Jeudi 02/10/2025

Jérôme Clément-Wilz, réalisateur, est invité sur France Inter pour parler de son film documentaire “Ceci est mon corps” diffusé le 6 octobre 2025 sur Arte. 

Pour réécouter l’émission « LE GRAND PORTRAIT » / FRANCE INTER  (durée : 17 mn)

POUR VOIR LE FILM DOCUMENTAIRE « Ceci est mon corps » , voici le lien :

https://www.arte.tv/fr/videos/093698-000-A/ceci-est-mon-corps/

https://www.facebook.com/VincentJosse75?locale=fr_FR

LE GRAND ATELIER / VINCENT JOSSE :
« Ne ratez pas ce film intense et bouleversant sur Arte, « Ceci est mon corps ».
Un jeune homme porte plainte contre un prête qui l’a violé de longues années quand il était enfant. Cette victime, c’est lui, le réalisateur, Jérôme Clément-Witz. Il sait que le prêtre l’a abusé mais sa mémoire lui fait défaut. Il veut se souvenir de tout, affronter la vérité, au moment où l’homme d’église va être jugé pour viols.(…)

Alors, Jérôme filme. Et il se laisse filmer. Avec sa caméra, il interroge ses parents. Son chef opérateur le suit quand il rencontre ses avocats. On s’aperçoit dans leurs échanges qu’il a du mal à affronter la réalité.(…)

Ses avocats insistent sur les mots justes. Souvent, le jeune homme pleure, quand la mémoire revient, quand il visite les lieux où les viols ont été subis. Son corps se rappelle, il tremble, il souffre.
L’angle choisi est passionnant, cette enquête pour faire admettre un fait, un drame et une douleur à vie, ce besoin viscéral d’ouvrir les yeux de l’entourage, de l’église qui savait mais qui n’a pas bougé, des évêques responsables d’avoir protégé le bourreau. Or, c’est un monstre qui a abusé, démoli, violé des centaines de fois. (…)
J’aime cette phrase que répète souvent le réalisateur : « on dit souvent qu’il faut un village pour élever un enfant. À ce stade, je dis qu’il faut un village pour violer un enfant. »
(…) A son procès, en 2024, l’accusé a reconnu les faits. Il a énuméré les gestes commis sur les enfants dont il avait la charge. La justice l’a condamné à 17 ans de prison, après 6 ans de procédure et 5 jours de procès. Enfin, les choses ont été dites. Jérôme a commencé un travail de reconstruction et entrepris un nouveau chemin avec ses parents. Tout est à reprendre, à inventer.
C’est là un document plus qu’un documentaire, magnifique document sur la force d’un homme, sur les terribles dangers du silence. » (VINCENT JOSSE / LE GRAND ATELIER)